La naissance de Pikou

Pikou est créé en novembre 1989 sous le crayon d’illustrateurs de talent : Nicole Baron et Bernard Giroud. À l’époque, la demande de la rédaction était d’avoir un chaton humanisé proche du quotidien des enfants. À partir de cela, les deux illustrateurs ont créé un univers très réaliste, où le lecteur pouvait reconnaître les lieux du quotidien que sont le magasin, la maison, la crèche, la rue… Très vite, Nicole et Bernard ont su capter les gestes, les mimiques, les positions des tout-petits pour faire de Pikou un véritable miroir de l’enfant.

L’évolution de Pikou

Au fur et à mesure des numéros de Picoti, la technique de dessin, la physionomie, les vêtements de Pikou ont évolué. Une constante pourtant, il a gardé sa justesse et sa proximité avec les lecteurs, grâce aussi aux scénarios sensibles de son auteur : Emmanuelle Cabrol. À Nicole Baron, décédée récemment, nous témoignons notre respect. Et nous rendons hommage à son talent et à sa générosité. Nous pensons aussi à Bernard Giroud, son compagnon. Leur complicité a laissé une trace. Petit Pikou en est la preuve…

Pour prendre la relève, nous avons choisi de confier Pikou à Elsa Fouquier. Avec son trait moderne et ses couleurs fraîches, elle nous propose un nouveau personnage plein de tendresse. Découvrons ensemble l’univers de cette jeune illustratrice…

Comment es-tu devenu illustratrice ?

Elsa Fouquier : J’ai toujours aimé peindre et dessiner. Enfant, je lisais beaucoup de BD (TintinAstérixLes Schtroumpfs). À 14 ans, j’ouvre une BD de Loisel, La quête de l’oiseau du temps, et soudain ça me frappe : quelqu’un a dessiné cette BD ! Je n’avais jamais réalisé qu’il y avait un métier derrière tout ça. Je décide donc d’en faire le mien et, quelques années plus tard, j’entre à l’école Émile Cohl à Lyon. Quatre ans plus tard, mes envies ont changé et je me lance dans l’illustration jeunesse.

D’où sont nés ton premier livre ou ta première illustration ?

E. F. : Des illustrations, il y en a eu beaucoup à l’école, mais mon premier livre rien qu’à moi (La Fée Gnassou, éditions Lito) est une évocation de ma propre fainéantise, et du plaisir que j’ai à dormir.

Quelle lectrice étais-tu enfant ?

E. F. : Une lectrice passionnée ! J’ai lu tout ce qui me passait dans les mains dès que j’ai appris à lire. D’avant, je garde des souvenirs de ce précieux rituel du soir où ma maman me lisait des histoires.

Quels livres ou héros t’ont marquée dans ton enfance ?

E. F. : Mes héros étaient Babar, Donald et les Moomins. Les livres qui m’ont marquée sont  les Ernest et Célestine de Gabrielle Vincent, Max et les Maximonstres de Maurice Sendak et Kitou Scrogneugneu de Marino Degano et Ann Rocard.

Quels sont tes coups de cœur récents en littérature jeunesse ?

E.F. : Nuit de rêve  et  À quoi penses-tu ? de Laurent Moreau, Le roi qui n’a rien d’Alex Cousseau et Charles Dutertre, Adieu Chaussette de Benjamin Chaud et La Maison d’Honoré d’Iris de Moüy. Pour les plus petits, j’aime beaucoup la série des Regarde… d’Emiri Hayashi chez Nathan.

Où aimes-tu dessiner ? Quelles sont tes inspirations ?

E. F. : Je n’ai pas de lieu de prédilection pour dessiner tant qu’il y fait chaud, mais j’aime surtout pouvoir dessiner quand une idée me vient ou sans penser à rien. Je laisse mon imagination faire et le temps file très vite ! Mes inspirations sont souvent liées à la nature, les motifs de tissu, des couleurs sur un joli papier, une carte postale, un souvenir, une affiche, un morceau de musique, etc. J’ai souvent un flash dans la tête, une image, une idée de cadrage que j’aime pouvoir crayonner tout de suite.

Que représente pour toi le fait d’illustrer un héros pour les tout-petits ?

E. F. : Cela m’évoque ma propre enfance, les magazines que j’aimais et les héros que j’ai suivis. Cela me rapproche aussi de mon petit garçon, qui me servira sûrement de source d’inspiration pour Pikou ! Je suis très fière d’avoir un héros à faire vivre pour tous les petits lecteurs qui le suivront.

Comment décrirais-tu ton Pikou ?

E. F. : Mon Pikou est tendre et malicieux, un peu coquin, parfois grognon, et surtout curieux et joyeux !

Propos recueillis
 par Émilie Bélard